Etude des moustiques du genre Eretmapodites de Mayotte
L’objectif principal du projet MEM est d’évaluer le rôle potentiel des espèces Er. subsimplicipes et Er. quinquevittatus dans la transmission des arbovirus à Mayotte. Pour atteindre cet objectif, il faut au préalable connaitre la biologie de ces moustiques.
L’émergence et la réémergence des agents infectieux transmis par les moustiques rappellent à quel point les maladies vectorielles constituent un problème majeur de santé publique à une échelle mondiale. Mayotte, comme d’autres îles du sud-ouest de l’océan Indien, n’est pas épargnée par des épidémies récurrentes d’arbovirus (Arthropod-Borne Virus). Par exemple, ces dernières années le virus de la fièvre de la vallée du Rift affecte la santé animale tandis que le virus de la dengue est responsable d’épidémies chez l’homme, impactant ainsi l’économie de l’île. En l’absence de vaccins et de traitements efficaces, la lutte anti-vectorielle (LAV) reste à ce jour le principal moyen de protection des populations humaines et animales contre les arbovirus. Or, l’efficacité de la LAV nécessite l’identification des vecteurs impliqués dans la transmission de ces agents infectieux afin de mener des actions plus ciblées. Au total 45 espèces de moustiques sont décrites à Mayotte parmi lesquelles on trouve les espèces Aedes aegypti, Aedes albopictus et Culex quinquefasciatus connues à l’échelle mondiale pour leur implication dans la transmission des arbovirus. Cependant, d’autres espèces comme celles appartenant au genre Eretmapodites pourraient également jouer un rôle dans la transmission des arbovirus. En effet, deux espèces d’Eretmapodites sont décrites à Mayotte : Er. subsimplicipes et Er. quinquevittatus. Hormis les descriptions morphologiques, très peu d’études ont été réalisées chez ces moustiques. Pourtant, ces espèces surprennent par leur agressivité et la densité des populations d’adultes est souvent très élevée en zones péri-urbaines et rurales. Par ailleurs, les moustiques Eretmapodites piquent aussi bien l’Homme que l’animal et pourraient donc assurer le passage des agents infectieux entre ces différents types d’hôtes vertébrés.
