Un refuge dans la ville ? Effets de l’urbanisation sur le stress, le microbiote et l’infection chez les chauves-souris
Ce projet vise à mieux à comprendre les mécanismes physiologiques liés à l’adaptation des chauves-souris au milieu urbain, et les conséquences sur les dynamiques d’infection, en utilisant comme modèle le Petit Molosse de la Réunion. Ce projet combinera des questions d’éco-physiologie, d’écologie microbienne et d’épidémiologie en utilisant des approches de sérologie, biologie moléculaire et bioinformatique.
L’urbanisation de nos paysages est un phénomène qui a pris de l’ampleur au cours des dernières décennies et qui n’est pas près de s’essouffler. Ce phénomène conduit à la fragmentation de l’habitat naturel, à des niveaux élevés de température et de pollution, et peu à peu au déclin de certaines espèces. Le milieu urbain offre aussi, étonnamment, des possibilités pour de nombreuses espèces. En effet, face à ces nouvelles pressions de sélection, certaines espèces se sont adaptées, pouvant se traduire par des niveaux de stress différents. Cependant, aucune étude ne s’est encore intéressée au lien entre stress, microbiome et infection chez les chauves-souris dans un contexte d’urbanisation.
Ainsi, nous analyserons les niveaux de stress, la composition et la diversité du microbiome bactérien ainsi que les prévalences d’infection des chauves-souris en milieu naturel et urbain. Nous testerons l’hypothèse selon laquelle les individus en milieu urbain devraient avoir des taux de glucocorticoïdes plus élevées, un microbiome bactérien moins riche, et un taux d’infection plus élevé, que ceux des milieux naturels. Nous nous intéresserons en parallèle à deux types d’échantillons - fèces et urine - puisque ce sont des échantillons non-invasifs permettant de mesurer les taux d’hormones du stress, et nous avons montré que le microbiome bactérien y ait distinct chez les chauves-souris, et que ce sont des voies d’excrétion pour des agents potentiellement infectieux pour l’homme.