Transmission des coronavirus à l’interface entre les chauves-souris et la population Réunionnaise
En ce focalisant sur la transmission des coronavirus à l’interface entre les chauves-souris et la population Réunionnaise, ce projet à pour objectif d’apporter des connaissances permettant une meilleure articulation des problématiques de santé, de protection de la biodiversité, et d’aménagement du territoire.
Les conflits entre humains et chauves-souris sont anciens et se traduisent aujourd’hui par des situations entraînant un risque pour la conservation des animaux sauvages comme pour la santé des populations humaines vivant à proximité. Sur l’île de La Réunion, le Petit Molosse (Mormopterus francoismoutoui), espèce de chauve-souris insectivore, semble tirer profit de l’urbanisation croissante de l’île en colonisant de nombreux type de constructions humaines (ponts, habitations, transformateurs électriques, etc.), dont certains sont à proximité immédiate de la population (écoles, églises, aéroport, etc.). Cette cohabitation entre chauves-souris et humains est problématique à plusieurs niveaux. D’une part, l’espèce a des impacts négatifs avérés, notamment du fait des nuisances olfactives générées par sa présence et des dégradations engendrées par l'accumulation de guano. D’autre part, le Petit Molosse pourrait avoir d'autres impacts : c’est un réservoir d’agents infectieux dont le potentiel de transmission l'homme reste indéterminé. Enfin, le Petit Molosse étant la seule espèce animale strictement endémique de l’île de la Réunion, elle est également considérée comme ayant une forte valeur patrimoniale. Dans ce contexte, coordonner la protection du Petit Molosse, espèce emblématique, tout en tenant compte du risque sanitaire qu’elle représente, est un véritable défi pour les acteurs de l’aménagement du territoire, de la conservation et de la santé.