Projet  LEPTONIC

Manifestations chroniques post-leptospirose à La Réunion

L’objectif de ce projet est d’étudier le devenir des patients atteints de leptospirose au-delà d’1 an de l’infection en termes cliniques et sérologiques, mais aussi de qualité de vie, de recours à des médecines alternatives et complémentaires et de profils de littératie en santé.

La leptospirose est une zoonose causée par des spirochètes, bactéries pathogènes du genre Leptospira. Elle est transmise à l’homme au travers de lésions cutanéomuqueuses par contact avec des eaux ou sols contaminés par les urines d’animaux réservoirs (rats, chiens, porcs, bétail, …). L’exposition aux eaux douces, le contact avec l’eau ou les sols contaminés par les déjections d’animaux sont les principaux facteurs de risque.

Cette maladie constitue un important problème de santé publique chez l’homme et chez les animaux. L’incidence mondiale annuelle est estimée à près d’un million de cas avec une mortalité de 5 à 10% tous cas confondus et jusqu’à 50% en cas de défaillance multi-viscérale. Le nombre de cas est en pleine croissance et la maladie probablement plus répandue car sous-diagnostiquée. L’incidence pourrait encore augmenter dans les prochaines décennies en raison du changement climatique et de l’urbanisation rapide.

Dans les Départements et Régions d’Outre-Mer (DROM), il s’agit d’une affection endémique et son incidence est 10 à 100 fois supérieure à celle de la métropole, pour des raisons climatiques essentiellement. A la Réunion la maladie est à déclaration obligatoire avec un nombre de cas notifiés de 70 à plus de 100 cas par an ces dernières années. Près de 90% des cas confirmés ont été hospitalisés et plus d’un tiers des patients ont séjourné en réanimation.

Récemment une cohorte multicentrique de sujets hospitalisés atteints de leptospirose à La Réunion (COLEPT) a été financée par l’Inserm pour identifier les facteurs de gravité de la maladie chez les patients hospitalisés dans l’un des 4 hôpitaux de l’île. Une communauté de praticiens hospitaliers actifs sur cette thématique a été identifiée et constitue le noyau de ce projet. L’étude dont les inclusions ont commencé en janvier 2020 a pour objectif principal d’identifier les facteurs de gravité de la leptospirose à La Réunion. Un suivi des patients est prévu jusqu’à 1 an avec 2 visites médicales à 1 mois et 1 an et 2 entretiens téléphoniques sur la qualité de vie.

La maladie est généralement perçue comme une affection uniquement aiguë avec une récupération ad integrum rapide. Néanmoins, l’évolution à distance a été peu évaluée. Quelques publications font état de complications et d’éléments de chronicité à moyen/long terme (>1 an) qui nécessiteraient de suivre ces patients sur une plus longue durée. Concernant ces potentielles manifestations chroniques, il peut s’agir de fatigue chronique, uvéites, insuffisance rénale, portage rénal chronique avec excrétion urinaire de leptospires, myalgies et faiblesse musculaire, céphalées, malaises mais aussi des manifestations cardiaques ou neurologiques. Une étude hollandaise menée sur des sujets avec diagnostic confirmé rapportait 30% de patients avec symptômes chroniques post-leptospirose qui persistaient chez 21% des sujets plus de 24 mois après l’infection mais très peu de données sont disponibles sur les formes chroniques.

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Durée du projet : Aout 2022 - Aout 2025
Zone géographique : La Réunion
Financement : CHU Réunion et Région Réunion
Budget global : 85 k€
Montant pour PIMIT : 8 k€
Coordinateur PIMIT : Loïc RAFFRAY (PI)
Partenaires :
CHU Réunion, CHOR, GHER
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