Projet  SEXIBAT

SEX-biased transmission and Infection dynamics in BATs

Ce projet analyse l’influence des stratégies sexe-dépendantes, comportementales et physiologiques, sur les dynamiques d’infection dans les populations de chauves-souris, qui sont des réservoirs importants d’agents pathogènes.

L’émergence de maladies infectieuses zoonotiques est un phénomène récurrent avec des conséquences en santé publique et économiques importantes. Les récentes épidémies, provoquées par les virus du MERS et Ebola par exemple, ont souligné l’importance de comprendre les mécanismes qui jouent un rôle dans la transmission des agents infectieux au sein des populations animales. Cependant, l’hétérogénéité des populations animales peut représenter un challenge pour l’étude des dynamiques d’infection dans la faune sauvage. Parmi les facteurs d’hétérogénéité, les différentes stratégies adoptées par mâles et femelles suscitent un intérêt croissant, mais leur rôle dans les dynamiques d’infection reste encore peu étudié. Nous faisons l’hypothèse d’un rôle complémentaire, mais asynchrone, entre mâles et femelles dans les dynamiques spatiotemporelles d’infection. En particulier, une dispersion plus importante chez les mâles devrait favoriser la transmission des agents infectieux entre les colonies de chauves-souris. Cette dissémination devrait être saisonnière et correspondre à la période des accouplements, et être corrélée à une immunité plus faible chez les mâles liée à la reproduction. Au contraire, les femelles devraient jouer un rôle clé dans la transmission épidémique, en initiant l’infection de pools d’individus susceptibles (les juvéniles) lors de la saison des naissances. En effet, les colonies dites de maternité devraient favoriser un taux de contact élevé, du fait de l’agrégation saisonnière des femelles dans ces colonies pour la mise bas, et devraient être caractérisées par une plus grande susceptibilité à l’infection du fait d’une modulation du système immunitaire chez les femelles liée à la gestation. Pour tester ces hypothèses, nous utiliserons un système biologique original dans un contexte de transmission insulaire, qui facilite l’investigation des populations naturelles : l’espèce de chauve-souris tropicale Mormopterus francoismoutoui, endémique de l’île de la Réunion, et les paramyxovirus qui sont une cible importante en santé humaine. Ce projet est basé sur l’investigation des populations naturelles sur le terrain, avec la capture puis relâche des individus. Grâce à des approches de génétique des populations et de phylodynamique virale, nous analyserons tout d‘abord le rôle de la dispersion des mâles dans la transmission spatiale de l’infection, ainsi que le rôle de l’agrégation saisonnière des femelles dans l’apparition de pics épidémiques, et comment ces deux processus influencent l’évolution de la diversité des paramyxovirus au sein de la population. Nous analyserons ensuite si une modulation sexe-dépendante de l’immunité, pendant la reproduction en particulier, peut affecter les dynamiques d’infection, en utilisant des approches de transcriptomique et PCR quantitative ciblée. Cette approche multidisciplinaire permettra d’apporter des résultats originaux sur l’écologie et l’épidémiologie des agents infectieux transmis par les chauves-souris. Ce projet participera donc à une meilleure compréhension des mécanismes jouant un rôle dans la transmission d’agents infectieux chez un réservoir animal d’importance majeure. De plus, identifier comment chaque sexe peut contribuer à l’émergence, la dissémination et la persistance de l’infection s’avère primordial dans un contexte de prévention et de gestion des maladies.

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Durée du projet : 2018-2023
Zone géographique : La Réunion
Financement : ANR JCJC
Budget global : 289 440 €
Montant pour PIMIT : 289 440 €
Coordinateur PIMIT : Muriel DIETRICH (PI)
Partenaires :
University of Salford
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