Etude de la réponse immunitaire innée à la phase aiguë de la leptospirose humaine
Ce projet vise à évaluer la réponse immunitaire innée lors de la phase aiguë des cas hospitaliers de leptospirose humaine en évaluant la proportion de cellules monocytaires activées (phénotype CD14+CD16+, CD=cluster of differentiation) au sein des monocytes, en cytométrie de flux.
L’hypothèse de la recherche repose sur une implication suspectée forte du système immunitaire dans la genèse des manifestations graves de la maladie (hépatite, insuffisance rénale, thrombopénie, hémorragie intra-alvéolaire). La question posée est celle de l’état du système immunitaire (quantitatif et qualitatif : marqueurs d’activation, production de cytokines) évalué par l’étude des cellules immunitaires innées circulantes (monocytes, neutrophiles, NK, cellules dendritiques, lymphocytes, plaquettes).
Contexte: La leptospirose est une maladie infectieuse anthropozoonotique responsable de tableaux cliniques variés allant des formes pauci-symptomatiques aux défaillances multiviscérales potentiellement mortelles. Elle fait partie des pathologies infectieuses endémiques de la Réunion et fait l’attention d’efforts de recherche au sein du CHU de la Réunion. Elle est par ailleurs une thématique importante de l’UMR PIMIT qui travaille en collaboration avec le CHU.
La physiopathologie de la maladie est mal comprise, avec une probable participation du système immunitaire dans la genèse des manifestations, que ce soit pour une réponse immune exagérée délétère, ou une réponse déficiente, constituant une prédisposition aux formes graves. Ainsi la réponse immunitaire mise en place durant les premiers jours nécessite une évaluation plus approfondie. La procédure de l’étude consiste en une analyse concomitante des acteurs cellulaires du système immunitaire (analyse quantitative et qualitative : marqueurs d’activation) et des facteurs solubles (cytokines, chimiokines, alarmines) en phase aiguë de la maladie. Ce type d’approche a été rarement entrepris, de nombreuses études se focalisent sur un aspect, soit cellulaire, soit les facteurs solubles..
Cette réponse immunitaire innée globale ne peut être évaluée de manière simple par un critère unique étant donné la complexité de la réponse immunitaire. Un critère de jugement principal est néanmoins choisi car considéré comme représentatif de la réponse des monocytes, acteurs cellulaires majeurs de la réponse précoce à l’infection.
Objectifs secondaires:
- Evaluer la variation du taux de monocytes CD14+CD16+ en valeur absolue
- Evaluer la proportion d’autres marqueurs d’activation des monocytes : TLR2, TLR4, CD69
- Evaluer les concentrations et proportions de cellules immunitaires circulantes dans le sang (neutrophiles, monocytes, NK, cellules dendritiques, lymphocytes, plaquettes)
- Evaluer le taux de protéines de l’inflammation telles les cytokines, chimiokines, alarmines
- Comparer les critères d’évolution clinique du patient en fonction de la réponse immunitaire innée (décès, durée d’hospitalisation, atteintes d’organe)