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Prévention et contrôle du risque infectieux des souches africaines contemporaines du virus Zika

Le projet concerne le virus Zika à l'origine de graves malformations congénitales. ll vise à caractériser les facteurs favorisant la transmission du pathogène par les moustiques et la persistance virale chez l'individu. L'objectif est de proposer des stratégies anti-infectieuses innovantes basées sur l'action antivirale de composés extraits de plantes du territoire ultra-marin.

Le virus Zika (ZIKV) est un arbovirus transmis à l’homme par les moustiques du genre Aedes. ZIKV est devenu un problème majeur de santé publique à partir de 2013 avec les épidémies en Polynésie Française puis en Amérique Latine. Les épidémies à ZIKV ont été associées jusqu’à présent à des souches virales pathogènes originaires d’Asie. L’infection virale chez la femme enceinte peut-être à l’origine d’effets tératogènes majeurs regroupés sous le terme de Syndrome Congénital au virus Zika (CZS) avec l’apparition de microcéphalie et autres malformations congénitales chez le nouveau-né. Chez un adulte infecté, ZIKV est retrouvé dans les fluides corporels comme les sécrétions oculaires, l’urine et surtout le sperme. La transmission interhumaine du ZIKV par voie sexuelle a été démontrée sans équivoque lors de l’épidémie de 2015-2016, en lien avec l’existence d’une persistance virale dans le système reproducteur masculin. Le risque de CZS reste encore mal documenté en Afrique où les souches de ZIKV du génotype africain sont distinctes du génotype asiatique. Les souches de ZIKV isolées récemment en Afrique de l’Ouest possèdent un fort potentiel tératogène et elles sont transmises plus efficacement par les moustiques Ae. aegypti que les souches asiatiques. Le vecteur moustique tigre Ae. albopictus s’est propagé en Europe dont la France et aussi dans les territoires ultra-marins dont l’île de La Réunion (océan Indien). Les souches africaines de ZIKV représentent un risque d’émergence dans les régions y compris tempérées où Ae. albopictus s’est propagé.

Le projet CAZIKANO, qui associe huit équipes pluridisciplinaires en France et en Australie sous la coordination de l’UMR PIMIT à la Réunion, propose d’évaluer le risque d’émergence du génotype africain de ZIKV à travers l’étude intégrative de deux souches virales contemporaines issues d’une part d’un pool de moustiques collecté au Sénégal en 2011 et d’autre part, d’un individu infecté en Guinée en 2018. Les deux virus seront caractérisés pour (i) leur efficacité de transmission par les moustiques vecteurs et leur capacité à franchir la barrière intestinale des insectes (moustiques Aedes et modèle drosophile), (ii) leur efficacité à répliquer puis à persister dans les cellules humaines cibles en relation avec la pathogenèse de l’infection virale et (iii) leur sensibilité à des substances d’origine naturelle afin d’identifier des inhibiteurs de la réplication virale. Le projet CAZIKANO fournira des informations importantes sur le risque de propagation vectorielle et non-vectorielle des souches africaines contemporaines de ZIKV avec la perspective de rationaliser le développement d’analogues de composés antiviraux efficaces issus de substances naturelles.

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Durée du projet : Jan 2024 -Jan 2028
Zone géographique : Afrique de l'Ouest
Financement : ANRS MIE au titre de France 2030
Budget global : 3 250 270 €
Montant pour PIMIT : 1 325 260 €
Coordinateur PIMIT : Philippe DESPRES (PI)
Partenaires :
Institut Pasteur de Paris, Institut de Pharmacologie Moléculaire et Cellulaire, CNRS Côte d'Azur, Institut de Recherche sur la Santé, l'Environnement et le Travail, Inserm Nantes, Institut de Chimie des Substances Naturelles, CNRS Jouy-en-Josas, Institut Pasteur de Lille, The University of Queensland, AUS
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