Soutenance de thèse de Samantha Aguillon le 15 décembre 2023

16 décembre 2023

Samantha AGUILLON a soutenu sa thèse le vendredi 15 décembre 2023 à 16h dans l'amphithéâtre Elie à l'Université de la Réunion.

Rôle de l’écologie et des dynamiques de populations du Petit Molosse de La Réunion dans la circulation d’agents infectieux

Résumé: Les chauves-souris sont des mammifères fascinants, tant par leur extraordinaire diversité spécifique et morphologique, que pour leur capacité à héberger et tolérer des virus qui peuvent engendrer des épidémies chez l’homme. A l’heure où de plus en plus de maladies émergent dans le monde, les processus écologiques qui influencent la circulation des agents infectieux chez les hôtes naturels, notamment les chauves-souris, demeurent mal connus. En prenant comme modèle d’étude le Petit Molosse de La Réunion (Mormopterus francoismoutoui) et trois de ses agents infectieux (paramyxovirus, herpesvirus et bactéries leptospires), nous avons analysé comment l’écologie et la dynamique des populations de chauves-souris influencent la transmission de leurs agents infectieux. Grâce à un suivi des populations sur le terrain, nous avons tout d’abord caractérisé la phénologie du Petit Molosse et mis en évidence des variations saisonnières marquées des effectifs dans les gîtes et de leur composition selon l’âge, le sexe et le statut reproducteur des individus. Ces résultats nous ont permis de proposer un nouveau cycle biologique pour cette espèce endémique de l’île de La Réunion. En utilisant des approches de phylogénie et de génétique des populations à partir de biopsies de l’aile, nous avons étudié et daté les événements de colonisation de l’île, et également montré la diversification in situ de cette espèce avec l'évolution de lignées ancestrales, co-existant aujourd’hui en sympatrie au sein d’une métapopulation. Enfin, l’analyse spatio-temporelle de l’infection, à l’échelle de la population (gîte) et des individus (grâce aux recaptures d’individus), suggère que les paramyxovirus et bactéries leptospires (excrétés dans les urines) ainsi que les herpesvirus (excrétés dans la salive), établissent une infection persistante avec une excrétion intermittente. Nos analyses mettent également en évidence que la reproduction, notamment la gestation chez les femelles et l’accouplement chez les mâles, ainsi que l’âge et les interactions entre agents infectieux, sont des déterminants majeurs des dynamiques saisonnières d’excrétion. Ainsi, l’approche éco-épidémiologique utilisée dans cette thèse apporte des informations précieuses pour mieux prédire, par la suite, comment les chauves-souris répondent aux perturbations des écosystèmes et les conséquences en cascade sur l’infection et les risques d’émergence de zoonoses.

Mots-clés : chauve-souris, île tropicale, phénologie, structure génétique, dynamique d’infection

Membres du jury
Pr. Christophe Thébaud (Université de Toulouse)
Pr. Jordi Serra-Cobo (Université de Barcelone)
Dr. Carine Brouat (IRD, Montpellier)
Dr. Emmanuelle Robardet (ANSES, Nancy)
Dr. Patrick Mavingui (CNRS, La Réunion)
Dr. Muriel Dietrich (IRD, La Réunion)


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